11.26.2012
Invitation à l’Expo-vente bénéfice 2D à Espace Projet
Espace Projet – Art contemporain + design invite
tous les curieux et amateurs d’art au vernissage d’ouverture de sa toute
première activité de financement, une expo-vente bénéfice d’œuvres d’art! Le
lancement se fera le jeudi 6 décembre 2012 à partir de 18 h. Intitulée 2D, cette expo-vente offre aux
visiteurs des œuvres de qualité sur des supports bidimensionnels (peinture,
dessin, estampe, collage et photographie) tout en demeurant accessibles à un budget
de 200 $ et moins. C’est l’occasion parfaite de choisir un ou des cadeaux des fêtes
uniques et originaux, et ce, dans un climat convivial loin du stress accablant
des centres d’achats!
Le vernissage d’ouverture, au coût de 20 $, donne un
accès privilégié aux œuvres avec, en accompagnement, un vin et fromages, une
ambiance festive avec dj et des prix de présence. L’expo-vente se poursuivra du
7 au 22 décembre 2012 (entrée libre).
Avec Jérémie Albert,
Carole Arbic, Éric Aubertin, Catherine Baril, Patrick Beaulieu, Rodolphe
Beaulieu Poulin, Marilyne Bissonnette, Andrée-Anne Blacutt, David Champagne,
Emmanuel Chieze, Jérémie Cyr, Alexandre CV, Cara Déry, Yannick De Serre,
Martine Frossard, Katherine-Josée Gervais, Catherine Hardy, Alice Jarry,
Philippe Jasmin, Sukaina Kubba, Joséfine Lachapelle, Jean-François Leboeuf,
Antoine Lortie Laporte, Jean-Philippe Luckhurst-Cartier, Claire Paradis,
Marie-Hélène Paradis, Fanny Parent, Émilie Payeur, Michel Pedneault, Jessica
Peters, Jean-François Poisson, le collectif Raison Mobile, Shanie Tomassini,
Natalja Scerbina, Nadia Trudel, Karine Turcot et Patrycja Walton et plus.
Rappelons que cette activité de financement est
essentielle à la viabilité d’Espace Projet, récemment devenu un organisme à but
non lucratif. Les fonds amassés seront réinvestis, de part égal, dans les
activités d’Espace Projet pour l’année 2013 et auprès des artistes
participants. 2D
vise ainsi à diffuser et promouvoir le travail d’artistes en début de carrière
et à favoriser le réseautage avec la communauté artistique montréalaise.
Pour participer à la soirée
d’ouverture et ainsi collaborer au succès de cette première activité bénéfice, l’équipe
d’Espace Projet encourage l’inscription des convives par courriel à : 2d.espaceprojet@gmail.com ou via
notre événement Facebook : https://www.facebook.com/events/245869602207373
Merci de soutenir Espace
Projet !
Renseignements :
Liliane Audet et Catherine
Barnabé, coordonnatrices
Espace Projet – art
contemporain et design
353, Villeray, Mtl H2R 1H1
11.12.2012
Sukaina Kubba - L’anniversaire
Du 16 novembre au 2 décembre
Vernissage le 16 novembre à
17h
Le travail de Sukaina Kubba
s’inspire de la narration. Ses installations sont composées de plusieurs toiles
en relation qui, comme une collection d’images fixes d’un film, désignent et
embrouillent une trame narrative. Les éléments visuels proviennent de captures
vidéos, de photographies de films, de véhicules en mouvement et de reflets de
paysages agrandies. Plusieurs couches d’interprétations du travail se
superposent grâce aux divers matériaux et textures utilisés. Ce procédé calculé
de distanciation et de retrait des images originales permet à Kubba de tisser
de nouvelles trames narratives à partir d’événements réels.
L’anniversaire est la première exposition de
Kubba à Montréal depuis sept ans. L’anniversaire se veut comme une fête, un célébration de la mort
et une commémoration d’événements tragiques. L’Anniversaire offre aussi l’étude d’une toile
célèbre de Turner The Slave Ship de 1840 dont Kubba s’inspire entre autre pour définir sa
palette de couleurs.
Les références
visuelles ayant servi à L’anniversaire proviennent surtout de documentaires originaux de
la Seconde Guerre mondiale. Ces archives qui ont été colorisées à postériori pour
capter l’attention du spectateur ont un caractère sentimental. Une fois capturées,
les scènes immobiles accentuent la nature disloquée des images en mouvement en
transformant la qualité immersive voulue en images de confrontation hyper
instantanées. Le travail de Kubba cherche à mettre en valeur le manque de
cohérence entre le caractère réel du document d’archive et les multiples
traitements de l’image d’origine.
L’exposition comporte
des œuvres de latex, de nylon, de
polyester et de chiffon qui créent des jeux de transparence et de reflet et
transforment la surface picturale. Le spectateur ne regarde plus simplement une
image de face, mais il appréhende une toile de côté, il regarde à travers, ou il détourne le
regard.
Sukaina Kubba est née à Baghdad et elle a
vécu aux Émirats arabes unis et à Montréal. Elle a récemment obtenu une
maîtrise en arts (peinture) de l’école d’art de Glasgow School of Art. Elle a
exposé à Montréal, aux états-unis, à Glasgow et à Londres. En Décembre, elle fera aussi partie d’une exposition
de groupe à Mediakeskus Lume à Helsinki.
L'anniversaire is Kubba's first show in Montreal in several years. L'anniversaire reads as a birthday celebration, an anniversary of death, and commemoration of darker events. The original inspiration for the l'anniversaire is J.M.W. Turner's the Slave Ship painted in 1840: the works in this installation derive their colour palate from it.
The visual references for l'anniversaire come from digitally colorized WWII documentaries, where colorization is meant to act as a sentimental layer aimed at making the edited documentary footage connect with the viewer. Once frozen, the stills accentuate the disjointed nature of these moving images, turning their intended immersive quality, into confrontational, hyper-immediate pictures; the inconsistency between the document and its eventual treatment is highlighted.
The installation comprises works on latex rubber, nylons, polyester and chiffon, where the alternate transparency and reflexivity of the surfaces and painting materials disrupt the pictorial plane, turning 'looking at' into 'looking through' or 'looking away from.'
Sukaina Kubba’s work draws from narration. Her painting installations are constructed through orchestrations of pictures that, much like groupings of film stills, point towards and blur a chosen central narrative. The landscape and visual elements often derive from stills of videos and photographs taken from films, moving vehicles and reflections, or by scrolling through blown up images. A wide range of painting surfaces and materials, as well as textual references, are interwoven with painting motifs adding other layers of possible readings of the work. This intentional process of withdrawal and distancing from the original images and videos, allows Kubba to weave together new narratives, and construct fictional scripts from ‘real’ events, a “what may have been.”
L'anniversaire is Kubba's first show in Montreal in several years. L'anniversaire reads as a birthday celebration, an anniversary of death, and commemoration of darker events. The original inspiration for the l'anniversaire is J.M.W. Turner's the Slave Ship painted in 1840: the works in this installation derive their colour palate from it.
The visual references for l'anniversaire come from digitally colorized WWII documentaries, where colorization is meant to act as a sentimental layer aimed at making the edited documentary footage connect with the viewer. Once frozen, the stills accentuate the disjointed nature of these moving images, turning their intended immersive quality, into confrontational, hyper-immediate pictures; the inconsistency between the document and its eventual treatment is highlighted.
The installation comprises works on latex rubber, nylons, polyester and chiffon, where the alternate transparency and reflexivity of the surfaces and painting materials disrupt the pictorial plane, turning 'looking at' into 'looking through' or 'looking away from.'
Sukaina Kubba was born in Baghdad, and has lived in the U.A.E. and Montreal. She has recently obtained a Master in Fine Art Practice (painting) from the Glasgow School of Art. Kubba has exhibited in Montreal, the U.S., Glasgow and London, and has an upcoming group show at Mediakeskus Lume in Helsinki.
www.sukainakubba.com
10.21.2012
Chantiers
La galerie Espace projet a le plaisir de vous inviter à l’exposition photographique collective Chantiers, du 26 octobre au 11 novembre prochain.
Après avoir présenté en 2011 l’exposition Prises faciles qui abordait le phénomène de la pêche aux poissons des chenaux, les cinq photographes à l’origine de ce projet se réunissent à nouveau, cette fois-ci autour d’un projet plus urbain.
Cinq grands chantiers de construction, parmi les plus importants de ces dernières décennies, sont mis en image par ces cinq photographes: la réfection de l’échangeur Turcot, la reconversion de l’autoroute Bonaventure, la construction du centre hospitalier de l’Université de Montréal (CUSM) et du centre universitaire de santé McGill (CHUM) et enfin le développement du site de l’hippodrome de Montréal.
Rodolphe Beaulieu-Poulin, Alexandra Boucher, Alexandre Cv, Olivier Laplante-Goulet et Marie-Lyne Quirion présentent les formes, visages, structures et espaces de ces projets dans leur état actuel (du site à développer au travaux en cours) selon un angle de vue en cohérence avec leur démarche photographique.
Malgré un héritage issu des grands chantiers de l’Expo 67, particulièrement en ce qui a trait à la mobilité (localisation aux abords d’autoroutes, de stations de métro), ces projets suscitent néanmoins un enthousiasme différent que celui de l’Expo. Chantiers souhaite ainsi inviter le spectateur à porter une réflexion sur ces changements majeurs de la métropole et sur la manière dont ils contribuent à forger notre actuelle perception d’un paysage urbain en mutation.
Vernissage le 26 octobre à 17h Galerie Espace Projet 353 rue Villeray Est T.514.388.3512 http://espace-projet.blogspot.ca
Exposition Chantiers Contact: Alexandre Cv: adressecourriel@yahoo.ca 514-912-1081
10.01.2012
Andrée-Anne Blacutt - Le couronnement des vierges. Si vous n’étiez pas mort tout ceci n’existerait pas
Commissaire : Catherine Barnabé
5 au 22 octobre 2012 Vernissage : vendredi 5 octobre dès 17h
Espace Projet présente la plus récente série d’Andrée-Anne Blacutt intitulée Le couronnement des
vierges. Si vous n’étiez pas mort tout ceci n’existerait pas où elle propose un parcours visuel et sonore. Pour cette exposition qui témoigne entre autres de ses réflexions autour des deuils, des stratégies mnémoniques et du motif, elle suggère des aquarelles dont les nombreuses récurrences invitent à la fabrication de récits. L’espace de la galerie est reconstruit, de nouveaux espaces symboliques sont élaborés, permettant au lieu de se révéler et au visiteur de le considérer avec un regard renouvelé. Pour ce projet, elle collabore avec Catherine Barnabé à la mise en espace des œuvres et à l’élaboration d’un discours. Durant l’évolution du projet, leurs réflexions ce sont construites à distance à travers des échanges virtuels tournant autour de la création et des moyens d’élaborer une pensée.
Andrée-Anne Blacutt vit et travaille à Québec. Elle est actuellement inscrite à la maîtrise en arts visuels à l’Université Laval. Ce projet s’inscrit dans ses recherches de deuxième cycle.
Répétitions. Comment exercer l’esprit.
Cinq stations sont à parcourir et un dernier
espace au sous-sol clos le trajet. Une trame sonore se superpose, sept lectures
d’un même texte, en boucle, sans réel début ni fin pour le spectateur. Chaque élément,
visuel ou sonore, est constitué de motifs qui forment des couronnes ou des boucles.
Les aquarelles sont regroupées par deux. Sobre dans leur composition, chacune
invite à l’arrêt, à l’observation des détails, à la comparaison. La trame
sonore est formée de répétitions. Sept fois un récit où les personnages ne
dialoguent pas ensemble ; ils s’enchainent, se font écho. On devine
l’incarnation de divers caractères, des parties d’un même tout. Aussi, sept
interprétations différentes, qui pourraient se révéler être sept intonations.
Sept états. Sept temps. Un cycle. Un début, un milieu, une fin. Et qui
recommence.
La récurrence du motif.
Andrée-Anne Blacutt travaille l’espace
pictural en composant des motifs qui se répètent, en formant des figures inédites
à partir de ses souvenirs ou d’images glanées. Elle fait dialoguer ses œuvres
qui, par la répétition des formes, des motifs et des dispositifs spatiaux,
induisent une logique, fabriquent des récits. Les motifs sont constitués d’éléments
qui à première vue semblent disparates, mais qui font tous sens dans des
histoires communes ou individuelles. Ce sont des symboles au sens où l’entend
Paul Ricœur[1].
Des images qui, parce que plus signifiantes et mises en contexte, deviennent
symboles poétiques. Ceux-ci sont chargés d’un sens premier, large, qui peut
faire écho à plus d’un, et d’un sens second, plus intime, qui s’inscrit dans
une archéologie personnelle. Pour qu’il fasse sens, un symbole doit faire parti
d’une narration, être un élément d’un discours. Andrée-Anne Blacutt utilise des
symboles tant dans les éléments visuels que sonores : l’ogre, la
petite fille, le sportif, le diamant, la caverne. Ils renvoient tous à des références
qui flottent dans un imaginaire collectif, comme ils possèdent tous un sens
particulier pour elle, et pour le regardeur qui trace ses propres relations. Un
sens qu’elle ne nous révèle cependant que partiellement : elle ne
nous donne pas toutes les clés de son récit, mais incite à l’association, à des
dialogues. Elle laisse place à des narrations qui, additionnées, composent une
certaine mythologie.
Les motifs sont disposés comme des
couronnes. On pense : des couronnes de fleurs tressées par une jeune
fille de l’Égypte ancienne pour passer le temps, des couronnes mortuaires,
peut-être, des motifs comme des fleurs qui se répètent, qui forment des éléments
circulaires, refermés sur eux-mêmes qui recommencent sans cesse, des boucles.
Les espaces [re]composés.
Nous proposons de parcourir l’espace de la
galerie en suivant un trajet, en marquant des arrêts nécessaires, sans
astreindre une durée. N’imposant pas un rythme de lecture des images, mais
induisant le sens et suggérant de prendre le temps. L’espace est marqué,
circonscrit de nouvelles balises, ces divisions le recomposent. Les œuvres sont
disposées de façon à révéler le lieu qui est mis en valeur. On ne cherche pas à
le dissimuler mais bien à jouer avec l’architecture, à relever les défauts même,
afin d’y ancrer les œuvres. Cette façon de concevoir l’espace de l’exposition
comme faisant partie de la présentation visuelle affirme une volonté de redéfinir
les relations sensibles qui se pose comme un moyen d’enclencher de nouveaux réflexes.
Permettre d’engager des relations entre les objets et leur contexte
d’exposition, entre les visiteurs et le médium exposition.
Il y a composition d’espaces symboliques à
travers l’espace physique.
Le son superposé aux images ajoutent une
couche narrative supplémentaire. Il devient un espace métaphorique qui permet
aux visiteurs de se rapprocher de l’aspect visuel de l’exposition. Il tente de
tisser des relations entre les symboles.
Les objets architecturaux construits
divisent concrètement l’espace, et imposent des arrêts. Ils participent à la
fabrication des narrations fragmentées. À leur composition.
L’espace du sous-sol permet de clore le récit.
De briser le cycle.
L’art comme un interstice ou l’espace
sacralisé, à nouveau.
Ce parcours se veut une façon de sacraliser
l’espace de la galerie en ritualisant la visite. En divisant l’espace comme de
petits autels qui inviteraient au recueillement, nous souhaitons peut-être
faire voir l’espace et l’événement de l’exposition autrement, comme un temps
privilégié, un temps qui incite à la pose et à l’observation. Un temps qui
laisse place à l’interprétation, à l’émergence d’une réflexion sur ce que l’on
regarde, ce que l’on ressent et les relations entre les choses. Faire voir
comment nous tentons de trouver du sens, celui de l’art ou celui d’une
croyance, de se situer. Il ne s’agit pas d’imposer des rites ou même de suggérer
des interprétations. Il s’agit plutôt de laisser émerger le « sacré »,
qui, comme l’interprète Georges Bataille[2],
est une façon de sortir de soi, d’aller vers l’autre, de construire un dialogue
entre deux êtres. Le « sacré » est communication : le « sacré »
peut être un interstice qui permet la communion, les échanges.
L’art peut être une façon de produire du
discours. L’art peut être ce dialogue.
La notion de « sacré » chez Andrée-Anne
Blacutt s’énonce par des outils, en un moyen de s’inscrire dans une part plus
grande, en concevant cet espace qui permet la circulation et l’interprétation.
Mais aussi en ayant une pratique si précise et consciencieuse que cela en
devient comme une religion. Elle travaille si précisément et longuement les
motifs, s’applique à intégrer les formes les unes aux autres afin d’en créer
une seule. Elle pratique. Elle répète. Elle prend le temps. Elle recommence.
Elle doit maîtriser parfaitement les formes avant de les tracer à l’aquarelle.
La notion de pratique prend alors tous ses sens.
Cet espace symbolique. Cette pratique
artistique. Ils sont hors du temps, hors des lieux. Existent comme formes
sensibles. Cette pratique répétitive. Cet espace physique créé. Il font sens,
encadrent des récits. Ils composent.
Catherine Barnabé, commissaire
Andrée-Anne Blacutt tient à remercier :
Catherine Baril
Nicholas Belleau
Jean-Nicolas Demers
Jean-Philippe Nadeau-Marcoux
8.20.2012
Sabrina Desmarteau - Expo 67
Recomposer
les espaces et réactualiser les lieux
Catherine Barnabé
En intitulant son projet Expo 67, Sabrina Desmarteau nous rappelle le caractère
historique des compositions architecturales présentées, elle insiste sur leurs
anciennes fonctions plutôt que sur leurs nouvelles. Ces survivances nous
indiquent qu’un passage a eu lieu, que ce que l’on croyait connaître a une
histoire autonome. Elle nous montre ce qui reste, nous confronte au présent de
ces vestiges auxquels elle supplée au discours actuel la mémoire du lieu.
Terre des hommes
L’exposition universelle de Montréal en
1967, sous le thème Terre des hommes[i], fut pour la ville l’occasion de profiter
d’un rayonnement international, mais plus encore, d’une croissance économique
et culturelle. En six mois, l’événement a accueilli cinquante millions de
visiteurs et généré des revenus de plus d’un milliard de dollars. La superficie
de l’Île Notre-Dame a doublé ; l’Île Sainte-Hélène fut créée grâce aux résidus
provenant de la construction du métro, inauguré pour l’occasion quelques mois
avant le début de l’expo ; Habitat 67, où logeaient les dignitaires
de passage, a aussi pris naissance. Les Montréalais, et les Québécois, ont découvert
le monde avec cet événement d’envergure qui s’est déroulé durant une période
effervescente pour le Québec où la Révolution tranquille amena rupture et
changement au sein de la société contemporaine. Avec ses soixante-deux pays
invités et ses quatre-vingt-dix pavillons, le développement fut aussi
architectural et urbain. De tous ces pavillons, six sont encore aujourd’hui en
activité : États-Unis, Canada, France et Québec, Corée, Jamaïque et
Tunisie. C’est ceux-ci que Sabrina Desmarteau a choisi de représenter pour
cette exposition. Avec ce projet, l’artiste continue de développer le thème de
l’environnement bâtit, elle l’avait fait précédemment avec sa série sur le métro
de Montréal (2009-2010). Cette fois, elle travaille autour de structures
architecturales, de leur héritage urbain et de leur réactualisation. Elle
propose de voir comment ces compositions peuvent, sur la toile, construire un
nouvel espace et permettre un travail des lignes et des géométries.
Des espaces picturaux
Sabrina Desmarteau ne fait pas que
reproduire des bâtiments, elle construit dans ses œuvres des espaces
architecturaux qui sont à la fois des vues de l’intérieur et de l’extérieur,
des plans d’ensemble et des plans rapprochés, figuratifs et abstraits. Les
limitations physiques des structures sont déjouées par le traitement qu’elle
propose, elle suggère des combinaisons impossibles en déconstruisant les
logiques spatiales. Ses
compositions de lignes tissent de nouveaux liens entre les éléments des
structures, permettent de voir les constructions d’un angle géométrique avec un
traitement esthétique graphique. Ainsi, elle crée des espaces qui se révèlent être
des dispositifs spatiaux. De nouveaux espaces qui n’existent autrement que par
sa recomposition, qui proposent une vision multiple, à la fois partielle et
entière, précise et générale.
Les lieux anthropologiques et leurs
fonctions
Le
rapport qu’entretient Sabrina Desmarteau avec l’espace de la ville, précisément
de Montréal, se concentre pour l’instant sur le paysage urbain qui a émergé
dans les années 1960. Mais pourquoi représenter des structures architecturales
nées il y a presque cinquante ans ? Pourquoi proposer des œuvres qui reprennent
ces icônes ? Par nostalgie ou par devoir de mémoire ? Ou plutôt car ce sont des
lieux qui ont appartenu à un pan important de l’histoire, qui ont contribué à définir
une appartenance au territoire, une certaine identité. Ces lieux sont alors à
la fois historiques, identitaires et relationnels. Des lieux anthropologiques,
au sens où l’entend Marc Augé[ii], qui sont
des constructions concrètes et symboliques de l’espace. Historiques, ce ne sont
pas des lieux de mémoire puisqu’ils sont encore actifs, ont été réactivé par de
nouvelles fonctions, mais portent toujours les traces des événements passés.
Nous vivons dans leur histoire, puisqu’en plus de s’inscrire dans l’espace, ils
s’inscrivent dans la durée : le temps est vaincu, l’histoire n’est
pas oubliée. Les événements de l’Expo 67 ont participé, dans le contexte
socio-politique de l’époque, à voir naître l’identité d’un peuple, ou sa
renaissance, certainement son ouverture au monde qui eue des retombées jusque
dans la reconsidération des valeurs et des aspirations. Les lieux qui en ont émergé
se sont, par ricochet, inscrits dans cette quête identitaire et marqués d’une
appartenance. La relation se présente aussi comme critère pour considérer un
lieu comme anthropologique. Celle-ci se définit par les échanges qui s’y
produisent, par les éléments qui y cohabitent, dans ce cas précis, sans doute
relié à l’aspect identitaire, les rencontres qui ont eu cours durant l’expo,
mais aussi maintenant dans les nouvelles fonctions qui réactivent sans cesse
ces critères. Permettant aux structures architecturales de survivre et de ne
pas être uniquement des bâtiments, de ne pas être que passage, ou non-lieux,
dans lesquels rien ne perdure, aucune prise n’est possible, mais plutôt de
participer à l’histoire et au monde dans lequel ils sont posés. Le choix de
s’attarder aux reliques de l’Expo 67 n’est donc pas vain, il conduit vers une
relecture, voire questionne les événements historiques et leur rayonnement
actuel. Ces lieux, témoins, mais plus encore, témoins devenus icônes, sont
aujourd’hui toujours les emblèmes de Terre des hommes, en plus d’avoir de nouvelles fonctions, ce
qui contribue à ce qu’ils participent d’une histoire contemporaine tout en
soulignant le passé. Aujourd’hui, les pavillons de la France et du Québec, situés
à proximité l’un de l’autre, sont devenus le Casino de Montréal ; celui
des États-Unis la Biosphère ; le pavillon du Canada accueille les
bureaux administratifs de la Société Jean-Drapeau ; celui de la
Tunisie un restaurant ; celui de la Jamaïque est disponible pour la
location et du pavillon de la Corée il ne reste que la structure. Leurs
nouvelles fonctions économiques ou culturelles n’atténuent pas l’image
historique, elles permettent plutôt de se souvenir tout en insufflant une
seconde histoire.
Les
œuvres de Sabrina Desmarteau, en plus d’être un travail de réactualisation de
symboles dans une perspective anthropologique, en est un sur la composition
d’espaces picturaux. En transposant sur la toile ces lieux en de nouveaux
espaces, elle leur induit une dimension esthétique. Elle déconstruit les formes
architecturales, permet une dissolution du plan, un éclatement de la géométrie.
Il suffit alors de recomposer les structures. Il s’agit de participer à la création
d’images symboliques. Visiter ces lieux et leurs nombreuses couches narratives.
Paris : Éditions du Seuil. 149p.
Expo
67
1 au 30 septembre 2012 Vernissage
: samedi 1 septembre 14h
Du 1 au 30 septembre 2012, Espace
Projet présente en exclusivité les plus récentes œuvres de Sabrina Desmarteau, Expo 67. Avec cette nouvelle série, elle s’intéresse
au développement architectural, urbanistique et culturel de Montréal par le
biais de l’exposition universelle de 1967. En effet, cet événement engendra la
construction de structures urbaines importantes, il contribua aussi au
déploiement de la ville sur la scène internationale et permit une ouverture sur
le monde. Avec cette série, l’artiste continue ainsi à explorer l’architecture
montréalaise des années 1960 comme elle l’avait fait avec la précédente qui
portait sur le métro de Montréal. Cet intérêt pour l’histoire de la métropole,
et en particulier son développement urbain, engage une réflexion sur notre
rapport à l’environnement bâtit et sur ce qui en reste à travers le passage du
temps. La série présente les six pavillons toujours existants et en activité.
Les compositions de Sabrina Desmarteau proposent un regard reconstruit sur les
structures architecturales; quelques éléments particuliers sont
reconnaissables, mais l’esthétique procède plutôt du plan et de la géométrie.
Diplômée du baccalauréat en arts
visuels et médiatiques de l’UQAM, Sabrina Desmarteau vit et travaille à Montréal.
Son travail solo a été vu depuis 2010 à la galerie Espace Projet.
– sabrinadesmarteau.com –
7.24.2012
Magasin 2 Expo-vente de design
Du 1 au 26 août 2012
5 à 7 d’ouverture le 1 août
Suite au succès de l’an dernier, Espace Projet récidive avec son expo-vente estivale ! Cette année, le mot d’ordre est brut : essences et matières non transformées ou recyclées, bois, aluminium, papier, textiles … Les créateurs provenant de différentes sphères du design vous proposent des pièces uniques et abordables. Ainsi, vous pourrez vous procurer du mobilier, des luminaires, des objets utilitaires et décoratifs, mais aussi des sérigraphies, des livres d’artistes, des vêtements et des sacs à mains.
Suite au succès de l’an dernier, Espace Projet récidive avec son expo-vente estivale ! Cette année, le mot d’ordre est brut : essences et matières non transformées ou recyclées, bois, aluminium, papier, textiles … Les créateurs provenant de différentes sphères du design vous proposent des pièces uniques et abordables. Ainsi, vous pourrez vous procurer du mobilier, des luminaires, des objets utilitaires et décoratifs, mais aussi des sérigraphies, des livres d’artistes, des vêtements et des sacs à mains.
Avec, entre autre,
Atelier Aubertin, Violaine Tétreault, Marie José Gustave, Oscar Mendoza,
Maryline Scaviner, Sophie DeBlois, Laurent Sasiela, Julie Ledru, Iris Sautier,
Gabrielle Warren, Monsieur Burns, Céline Huyghebaert, Angora, Caroline
Dejeneffe, Josiane Saucier et Marco Landry.
Une partie des
profits générés ira directement à Espace Projet afin d’assurer la pérennité de
la galerie et nous permettre de continuer à encourager les artistes en début de
carrière.
6.28.2012
Alice Jarry, en collaboration avec Christian Pelletier
Récurrences
7 au 29 juillet 2012
Vernissage : 12 juillet 18h
Du
7 au 29 juillet 2012, Espace Projet présente une exposition d’Alice Jarry en
collaboration avec Christian Pelletier. L'installation, qui allie sérigraphie
et électronique, explore le rôle de l'outil et du geste imprimé comme seuil d'émergence
d'une singularité à priori imperceptible à l'échelle papier. Une raclette électronique récolte des
données d'impression telles que la position et l'inclinaison de l'outil, la
pression variable du corps et des mains, les répétitions de mouvements et la
durée d'impression. Ces données sont ensuite transformées par programmation
afin de générer des formes et des animations qui dans un processus itératif, sont réimprimées et projetées sur les
surfaces. L’exposition comprends des œuvres sur papier et des projections
interactives opérées par la manipulation de la raclette. En jouant sur un mode
de fonctionnement qui redéfinit le procédé de la technique, le projet déploie
des systèmes de représentation du geste imprimé et aborde la sérigraphie comme un processus
d’accumulation et de transfert des matérialités en corrélation.
Une
activité de médiation culturelle aura le samedi 14 juillet à 14h. Les gens sont
invités à venir assister à une conférence en compagnie des deux collaborateurs
qui nous expliquerons leurs parcours, leurs pratiques et leurs méthodes de
travail. Ensuite, un atelier de sérigraphie aura lieu avec Alice Jarry.
Récurrences
Récurrences
Alice Jarry pense la sérigraphie moins comme un processus
d’impression que comme la superposition, l’assemblage, l’accumulation de formes
et de motifs, comme un travail modulaire de l’espace du papier. Elle a
l’habitude de concevoir des pièces uniques, elle ne fait pas d’éditions, créant
plutôt des œuvres singulières qui reprennent parfois des motifs ou des images
semblables, qui se déclinent sous des formats ou supports divers. Déjà, ce
processus semble contraire à l’idée même de la sérigraphie qui permet la
reproduction d’une œuvre sur papier souvent en plusieurs exemplaires. Elle
s’intéresse depuis longtemps aux relations entre les systèmes analogiques et
numériques. Ses récentes expérimentations interrogent justement les limites du
procédé sérigraphique dans la composition d’une œuvre singulière, ou ses
possibilités, en utilisant l’électronique pour en étudier la mécanique. Alice
questionne le caractère séquentiel du processus tout en en déployant les
formes, révélant le geste en débordant du cadre. Les sérigraphies sont mises en
espace comme des installations. Elle explore comment le support, l’encre et
l’acte d’impression peuvent trouver résonnance à travers l’interactivité, le
spectateur et l’espace de la galerie en créant de nouveaux assemblages, de
nouvelles relations.
Le projet Récurrences a été développé en collaboration
avec Christian Pelletier. Ingénieur de formation, il travaille présentement à
titre de concepteur matériel FPGA. Intéressé par les télécommunications et les algorithmes associés à
la théorie de l'information, ses recherches portent sur les notions de complexité et de non-linéarité
à l'intérieur de systèmes adaptatifs.
Ses intérêts touchent à la réfraction et la
transformation en boucle de l'information visuelle et sonore lors de
l'interaction entre les différentes composantes d'un système et de son
environnement.
Ici la raclette d’impression permet d’amasser des données à
l’aide de capteurs. Elle n’est plus un outil inerte, mais devient une interface
entre le corps et la surface. Justement, comme ce processus sert normalement à
imprimer une image en plusieurs exemplaires, le plus précisément possible, le
geste peut paraître régulier. Par contre, lorsque la raclette récolte les données
on se rend compte que l’inclinaison n’est pas toujours la même, que la pression
diffère à chaque mouvement, selon la fatigue du corps ou le nombre de répétitions.
Le geste révèle alors ses particularités. En décortiquant ainsi le mouvement,
on transfert les données desquelles on peut composer des formes, des animations
génératives selon les regroupements qui sont faits. Cela devient la base à des
projections puis, à de nouvelles sérigraphies qui sont en quelque sorte autoréférentielles
; le geste devient l’image. Les transferts de données d’un outil à l’autre, du
manuel à l’électronique, génèrent des formes uniques aléatoires et recomposées.
Le geste est amplifié, la sérigraphie devient cinétique.
Cette nouvelle structure relève le caractère singulier de
chaque mouvement et établi un questionnement sur les différents transferts ;
leur passage à une normalisation et les nouvelles formes qui en émergent. Ce
processus crée des relations entre les techniques, oppose leurs caractères,
mais aussi entre les matières : le geste se transforme pour retrouver
sa forme initiale, la sérigraphie, les échanges de données passent en boucle
d’une forme à une autre. Les structures des œuvres sont donc construites à la
fois par l’accumulation des données, la mobilité des matérialités et le
transfert de gestes.
Le caractère interactif de cette exposition propose aux
spectateurs de jouer avec les images qui sont générées par leurs mouvements,
par leurs gestes sérigraphiques et qui sont transformées en animations.
L’utilisation de l’ordinateur fait ricochet à la mécanique du geste, il
s’emploie en contradiction avec l’idée de décortiquer le mouvement pour en
faire émerger une singularité, mais est nécessaire dans le processus.
Texte: Catherine Barnabé
5.27.2012
MOMENTS DÉCISIFS 22 juin au 5 juillet
Jean-Philippe Luckhurst-Cartier
Élyse Brodeur-Magna
Genevieve Violette
Simon Grenier-Poirier
Diana Un-Jin Cho
Gillian King
Aurora Johnsgaard
Mélina St-Ours
Courtney Rosborough
Exposition du 22 juin au 5 juillet
Vernissage 22 juin 18h à 21h
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